lundi 2 janvier 2017

dans la corbeille (16)

Je devrais commencer à faire la promotion du roman qui paraîtra en février prochain, ce serait bien plus malin que de ressortir de la corbeille ces fragments d'un roman avorté et franchement déprimant.



 Pendant que je recevais ce message, Rainer Kowling, un colporteur de rumeurs professionnel venu tout exprès pour colporter des rumeurs sur ma fête, est mort en plein travail. Je l’avais déjà vu une fois dans le hall du Manoir à la page 86 mais sans être moi-même premier du nom : c’était peu de temps avant mon mariage avec Prudence.
Pour voir, j’ai essayé de soigner Rainer de sa mort à l’aide de mon appareil à régler les problèmes. Le problème, c’est que la mort n’en est pas un, alors on ne peut pas la soigner.
Ensuite c’est un de mes moi-même qui est mort, puis un autre encore. J’ai regretté de ne pas être dans le jacuzzi, parce que j’aurais pu inviter la mort à m’y rejoindre : j’avais bien envie de la voir en maillot de bain.
C’était l’heure d’aller à la soirée d’Eliott, alors j’ai laissé tous les moi-même survivants à la maison et je suis parti. C’est peut-être pour ça qu’un de mes autres moi-même a trouvé ma fête complètement ratée. Mais d’autres se sont bien amusés.
Les gestionnaires de ce monde m’ont annoncé la mort d’Anita Vadelle, née Vasconcelos, qui ne s’est jamais appelée Antonia.


Anita Vadelle : page 65 - page 138


Les gestionnaires de ce monde m’ont annoncé la mort de Brian Foster-Rhodes, le fils que j’avais eu avec Abigail, dont la conversation était terriblement ennuyeuse et la couleur ennuyeusement humaine.


Brian Foster-Rhodes : page 47 - page 138


Je suis arrivé chez Eliott. J’y suis allé à pied car c’est tout près de chez nous : il habite toujours l’ancienne maison des sœurs Homeside. Il y avait là pas mal de monde, bien sûr, mais au moment où l’un des moi-même présents s’apprêtait à me draguer, car ni l’âge ni le sexe ne nous arrête, nous autres moi-même, je suis mort. Pourtant il n’était que 21 h 08. Et – c’était plus vexant encore – Jebidiah Maryland était là, bien vivant encore, à quatre mètres de moi tout au plus.
Tout le monde est venu assister à ma mort. Tout le monde, c’est-à-dire un autre moi-même – finalement il n’y en avait qu’un – Edmund Milosevic, le fils que j’avais eu d’Aminata à la page 62, Nadia Vadelle – la petite Nadia que j’avais eue avec Anouchka à une époque où je n’étais pas moi-même et qui était vieille à présent –, Jebidiah Maryland et enfin Clotilde et Mareva Vadelle, qu’on ne me demande pas qui sont ces jouvencelles bleues : je n’en savais rien.
Pendant que je mourais, j’ai quand même reçu un avis un peu tardif des gestionnaires de ce monde disant que ma fête était géniale et que décidément je savais m’amuser.

Et puis j’ai fini de mourir et la mort est allée faire des grimaces à Clotilde, ce qui l’a bien fait rire. En revanche Clotilde n’a pas apprécié quand la mort s’est permis de critiquer sa maison.

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