mercredi 24 août 2016

promotions d'été

Comme je disais l'autre jour c'est la rentrée littéraire alors que c'est en été que les gens ont le temps de lire et même parfois la bonne idée d'en parler, comme Marie-Laure Vanier à propos de Pas Liev et Sandrine Petit à propos de Liquide, que je remercie sans les connaître.
Tiens, je ne résiste pas au plaisir de recopier quelques passages de l'article de Marie-Laure Vanier sur mon dernier en date (lisible sur Libfly ou sur son blog) :
« Pas Liev est un texte fascinant parce que nous voyons le monde du point de vue d’un homme qui lui est étranger (Meursault n’est pas loin). Il ne comprend pas les signes que lui renvoie ce monde, ne déchiffre pas les mots qui lui sont adressés, ne semble pas connaître les conventions qui le régissent. Il se heurte à un réel de plus en plus opaque et brutal. Il se débat dans ses questions, ses interrogations, émet des doutes, essaie d’analyser, d’interpréter tant bien que mal des scènes comme s’il avait l’image mais pas le son.
Il demeure « en dehors, « à côté ». « Il est rare que la réalité coïncide parfaitement avec l’idée que l’on s’en fait. » se dit-il très justement. Et qui s’en fait une idée juste de cette réalité ? Liev ou les autres ? Existe-t-il d’ailleurs une « idée juste de la réalité », une façon d’appréhender de façon objective la réalité ?
Je pense aussi avec émotion à la scène sublime où il tourne sur lui-même sous le soleil éclatant de blancheur, dans la cour, ivre de bonheur à la pensée de Sonia, la fille de ses maîtres.
Fou, Liev ? Enfermé, s’inventant un univers qui n’existe que dans son imagination, contemplant, halluciné, le monde à travers la fenêtre d’un asile, entouré d’infirmiers psychiatriques chargés de calmer sa démence ? Peut-être ou peut-être pas. Peu importe d’ailleurs.

Pas Liev est un texte essentiel, mythique, dont l’écriture, à travers des structures répétitives, traduit de façon très expressive l’enfermement de l’homme dans sa terrible folie ou son immense lucidité, sa volonté de percer le réel, d’y voir clair somme toute. »

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